The objective of this paper was to describe recent data from Burkina Faso and Côte d'Ivoire on Human African Trypanosomosis medical monitoring in order to (i) update the disease situation in these two countries that have been sharing important migratory, economic and epidemiological links for more than a century and (ii) to define the future strategic plans to achieve the goal of a sustainable control/elimination process. Results of active and passive surveillance indicate that all sleeping sickness patients diagnosed these last years in Burkina Faso were imported cases from Côte d'Ivoire. Nevertheless the re-introduction of the parasite is effective and the risk of a resumption of transmission exists. In Côte d'Ivoire, few cases are still diagnosed in several historical foci and the fear exists that the disease could reemerge in these foci or spread to other areas. In order to achieve a sustainable elimination of sleeping sickness in these two countries, control entities have to adapt their strategy to the different epidemiological contexts. At the exception of specific cases, the current disease prevalence no longer justifies the use of expensive medical surveys by exhaustive screening of the population. New disease control strategies, based on the exchange of epidemiological information between the two countries and integrated to the regular national health systems are required to target priority intervention areas. Follow-up in time of both treated patients and serological suspects that are potential asymptomatic carriers of parasite is also important. In parallel, researchers need to better characterize the respective roles of the human and animal reservoir in the maintenance of transmission and evaluate the different control strategies taken by National Control Programs in term of cost/effectiveness to help optimize them.
L’objectif de cet article est de décrire les récentes données de surveillance médicale de la Trypanosomose Humaine Africaine (THA) au Burkina Faso et en Côte d’Ivoire afin (i) de dresser un bilan de la situation actuelle de la maladie dans ces deux pays qui entretiennent depuis plus d’un siècle des liens migratoires, économiques et épidémiologiques intimes et (ii) de définir les stratégies à mettre en place dans l’objectif d’une élimination durable. Les résultats de la surveillance active et passive ont montré que les trypanosomés dépistés au Burkina-Faso ces dernières années sont tous des cas importés provenant de Côte d’Ivoire. Cependant, la réintroduction du parasite est effective et le risque d’une reprise de la transmission existe. En Côte d’Ivoire, plusieurs foyers “historiques” toujours endémiques font craindre des phénomènes de réémergence et de propagation. Dans l’objectif d’une élimination durable de la THA dans ces deux pays, les acteurs de la lutte doivent adapter leur système de surveillance en fonction des différents contextes épidémiologiques. Les prévalences actuelles ne justifient plus, excepté des cas particuliers, l’usage systématique et très onéreux du dépistage actif par prospections médicales exhaustives. Elles tendent plutôt à privilégier des systèmes intégrés aux systèmes de santé nationaux et utiliser des méthodes permettant de cibler les zones prioritaires d’intervention à partir notamment d’un échange d’informations épidémiologiques entre les deux pays. Pour accompagner le processus d’élimination durable, les acteurs de la recherche doivent étudier le rôle respectif des réservoirs humain et animal dans le maintien de la transmission, participer au suivi sur le long terme des cas traités et des suspects sérologiques, et évaluer en termes de coût/efficacité les stratégies mises en place par les Programmes Nationaux afin de les optimiser.