This article focuses on the decision-making processes surrounding the implementation of Bill 25, Quebec's Act Respecting Local Health and Social Services Network Development Agencies. Our intention is to shed light on the strategies of the various groups or institutions that expressed their preferences and attempted, with varying degrees of success, to influence decisions with respect to this major reform of the Quebec health system structure. On a theoretical level, we are relying mostly on the models for analysing the lobbying process, which, since the seminal work of Milbrath (1960, 1963), have essentially presented this practice as a process for exchanging information. Based on the information gathered in the re-transcribed interviews, the strategies observed are actually in line with the constitutive characteristics of lobbying and, in some situations, those of patronage. Ultimately, the combination of these various elements makes it obvious that the implementation of Bill 25 was, first and foremost, a clearly political process. The technical arguments on which the initial objectives of the act were centred have thereby been relegated to the backstage.
L’objet de cet article est constitué par les processus décisionnels entourant la mise en œuvre de la Loi sur les agences de développement de réseaux locaux de services de santé et de services sociaux (Loi 25). Nous entendons mettre en lumière les stratégies des groupes ou institutions de diverses natures qui ont fait valoir leurs préférences et ont tenté, avec un succès inégal, d’influencer les décisions relatives à cette réforme majeure de la structure du système de santé québécois. Au plan théorique, nous nous appuyons principalement sur les modèles d’analyse du lobbying qui, depuis les travaux fondateurs de Milbrath (1960, 1963), présentent cette pratique comme un processus fondamental d’échange d’information. Selon les données colligées dans les retranscriptions d’entrevues, les stratégies observées correspondent effectivement aux caractéristiques constitutives du lobbying et, dans quelques situations, à celles du patronage. La combinaison de ces divers éléments révèle que la mise en œuvre de la Loi 25 s’avère être avant tout un processus proprement politique. Ainsi, furent relégués au second plan les arguments techniques qui composaient initialement les objectifs de la Loi.